Comprendre la « petite révolution » silencieuse des bus métropolitains
Sur les trottoirs de Paris, dans les rues de Montreuil, aux portes de Saint-Denis ou sur la coulée verte de Châtenay-Malabry, le bus fait partie du paysage, souvent discret, parfois caricaturé, mais toujours essentiel. Mais depuis quelques années, cette silhouette familière a traversé une mutation d’ampleur rarement égalée depuis l’après-guerre : la réorganisation massive du réseau de bus du Grand Paris. À première vue, rien ne saute aux yeux, hormis quelques nouveaux numéros et des annonces de réajustement : pourtant, cette transformation concerne des millions d’usagers quotidiens, des milliers de salariés, et tout l’équilibre de la métropole en mouvement.
Selon l’Île-de-France Mobilités (IDFM), c’est près de 1,1 milliard de voyageurs qui empruntent chaque année les bus du réseau francilien — soit un trajet sur cinq parmi tous les déplacements en transports publics d’Île-de-France. Difficile de toucher à un tel maillage sans déclencher une onde de choc, entre attentes d’usagers lassés des bus bondés aux heures de pointe et craintes de communes craignant la perte de dessertes.