Identités plurielles : quand la diversité devient ressource territoriale
L’un des paradoxes de la métropolisation est d’intensifier les flux (humains, économiques, culturels) tout en réveillant le besoin d’enracinement. La grande couronne le traduit de mille façons.
Patchwork urbain et rural
En Essonne et en Seine-et-Marne, la moitié des communes compte moins de 5 000 habitants, mais côtoie de grandes villes comme Corbeil-Essonnes ou Melun. Cette mosaïque nourrit un sentiment d’appartenance multiple : certains revendiquent leur ancrage rural (fêtes agricoles, renaissance des AMAP), d’autres misent sur l’esprit « ville nouvelle » (Cergy-Pontoise, Saint-Quentin-en-Yvelines).
- Cergy-Pontoise : symbolise l’ambition d’un urbain repensé depuis les années 1970, avec des quartiers conçus pour la mixité sociale et culturelle. Aujourd’hui, plus de 30% de la population a moins de 20 ans (Insee, 2021), reflet d’une jeunesse diverse.
- Plateau de Saclay : le pari d’une Silicon Valley à la française, entre petits villages et campus géants.
- Sénart : expérimente des formes alternatives d’urbanisation mêlant forêt périurbaine, zones d’activités et habitat collectif.
Cette hétérogénéité devient un atout : elle favorise l’innovation locale, les échanges entre habitants, l’émergence de nouvelles solidarités et de formes de gouvernance adaptées.
L’enjeu du récit collectif
Face à la pression métropolitaine, la grande couronne travaille (parfois dans la douleur) à produire ses propres récits : réhabilitation du patrimoine industriel (Grigny, Trappes), mise en réseau de sites naturels remarquables (Parc naturel régional du Vexin ou du Gâtinais), festivals multiculturels, émergence de médias locaux (Le Parisien édition 77/78/95…).
- L’exemple de la communauté d’agglomération Grand Paris Sud : fédérer 23 communes situées entre l’Essonne et la Seine-et-Marne autour d’une identité métropolitaine mais aussi durable, innovante et inclusive.