Balade urbaine : aux abords des futures gares, la ville en train de se faire
Dans les rues de Saint-Denis Pleyel, de Bagneux ou encore de Clichy-sous-Bois, le béton se mêle à l’attente fébrile. Ici on construit, on dévie la circulation, on installe les palissades. Les vieux cafés croient à une nouvelle clientèle, des boulangeries ouvrent à côté de chantiers, des espaces de coworking gemissent dans la poussière. Les riverains oscillent entre impatience (pour finir avec les embouteillages et les transports aléatoires) et crainte pour la flambée des loyers.
« Ici, avant, tout s’arrêtait à 19h, tout fermait. Avec le Grand Paris Express, on imagine déjà autre chose : une vie nocturne, des commerces ouverts plus tard, des rencontres impromptues parce que les gens pourront enfin circuler simplement », glisse Nour, habitante de Villejuif croisée devant la future station.
Un urbaniste rencontré autour du chantier de Vitry exprime une vigilance : “On va devoir inventer de nouveaux modes d’habiter, de se rencontrer, de travailler. Il faudra veiller à l’équilibre entre la mixité sociale voulue et la pression immobilière accrue.”