Un défi social et budgétaire : la question des inégalités
La réussite de la transition écologique dans le Grand Paris se heurte néanmoins à des disparités notables d’un territoire à l’autre. Selon l’étude “ISR98” de l’Institut Paris Région, 42% des écoles prioritaires en petite couronne ont encore besoin d’une rénovation énergétique majeure, contre seulement 18% à Paris intra-muros. Les équipements sportifs de Seine-Saint-Denis figurent parmi les plus énergivores de France, faute de travaux réguliers depuis des décennies.
Côté financement, la facture est salée : la rénovation complète d’un collège à “haute performance environnementale” coûte jusqu’à 30% de plus qu’une réhabilitation standard (source : Fédération Île-de-France du Bâtiment, 2023). Beaucoup de communes de banlieue, contraintes par l’austérité budgétaire, dépendent des aides de la Région, de l’Ademe et de l’État, à travers la Banque des Territoires, pour lancer leurs projets.
Certaines initiatives tentent de combler ce “fossé vert” :
- La Métropole du Grand Paris a mis en place un fonds de transition écologique de 10 millions d’euros par an destiné en priorité aux communes les plus défavorisées.
- Le plan “Piscines ouvertes” vise à remplacer ou rénover 20 piscines vétustes d’ici 2028, en priorité dans les quartiers prioritaires.
- La mobilisation citoyenne : dans certains quartiers, des associations d’habitants travaillent avec les collectivités pour verdir les équipements (comme “Balcons sur la rue” à Aubervilliers).
Le risque ? Voir émerger, demain, une géographie à deux vitesses, où la transition écologique profiterait d’abord aux centres-villes et aux nouveaux quartiers, laissant les périphéries à la traîne. Un défi politique autant que technique.